Tai chi chuan et santé
Le Tai Chi Chuan et la gymnastique chinoise sont des exercices traditionnels chinois, connus également sous le nom de thérapies de mouvement corps-esprit.
Depuis quelques années, les recherches et les études cliniques sur leurs avantages psychologiques et physiologiques se développent.
Ainsi, par exemple, après dix semaines de pratique quotidienne, peut-on observer une amélioration de la régulation de notre système nerveux autonome (SNA) et de notre gestion du stress.
Le parasympathique, associé au relâchement de notre SNA, se remet en marche quand on ressent de façon détaillée ses sensations et quand on est capable de les décrire avec finesse. Ce mécanisme naturel de régulation et de création de comportements spontanés se met en place dès qu'on observe sa respiration.
A contrario, dans le cas de stress chronique, le sympathique, lié à l’action et à la volonté, fonctionne à plein, en épuisant notre organisme.
Le Tai Chi Chuan et la gymnastique chinoise grâce à la qualité d'attention portée au mouvement, permettent d'apprendre à apprivoiser les sensations physiques et la respiration. Ce qui a un effet immédiat sur notre santé et sur notre qualité de vie. Ils constituent donc un traitement d'appoint bénéfique dans les cas de stress élevé.
Au plaisir de vous rencontrer sur nos lieux habituels de pratique.
Bon printemps !
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Le tai-chi au patrimoine mondial, "immense fierté" pour les Chinois
Le professeur de tai-chi agrippe délicatement son élève... avant de l'expédier brusquement au sol. Avec le sourire: comme eux, les Chinois se disent "fiers" de l'inscription de cet art martial au patrimoine mondial.
"Que notre culture puisse contribuer à rendre des gens du monde entier en meilleure forme, c'est très gratifiant", déclare à l'AFP Wang Zhanjun, 47 ans, dans sa salle d'entraînement située aux abords de la place Tian'anmen de Pékin.
"Je suis super content", souligne avec ses quatre élèves cet imposant gaillard au crâne rasé, figure multi-médaillée du tai-chi, qui a enseigné ses techniques à l'acteur Jet Li, star des films d'action.
Le tai-chi, sous son appellation chinoise "taijiquan" (prononcer taï-dzi-tsuane), a été inscrit mi-décembre par l'Unesco sur sa liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
C'est une nouvelle étape pour la reconnaissance internationale de la civilisation chinoise, après la calligraphie (2009), l'opéra de Pékin (2010) ou encore l'acupuncture (2010).
Art martial vieux de plusieurs siècles, le tai-chi était à l'origine pensé pour le champ de bataille. Il est désormais principalement perçu comme une forme d'exercice physique ou de gymnastique douce.
Il est pratiqué par d'innombrables personnes de tous âges en Chine, notamment dans les rues ou les parcs, où on peut les voir enchaîner mouvements lents et rapides pour entretenir le corps et l'esprit.
- "Plus beaux" -
"Je suis de petite taille", explique à l'AFP Wang Xuewu, un professeur de tai-chi de 63 ans, qui enseigne dans les allées pavées du verdoyant parc Ritan ("Temple du soleil") dans le quartier diplomatique de Pékin.
"Pour éviter de me faire malmener par les plus grands que moi, j'ai donc appris très tôt la lutte, le tai-chi et les arts martiaux comme moyen d'auto-défense."
"Moi, ça m'a débarrassé de mon asthme", déclare un peu plus loin Lan Guizhen, une pratiquante de 75 ans qui se félicite de la décision de l'Unesco.
"Que le tai-chi soit connu et reconnu par le reste du monde, c'est une immense fierté!"
Le tai-chi consiste en la réalisation de séries de mouvements en solo ou de gestes de combat contre un adversaire. Il est réputé améliorer la posture, fortifier le corps ou renforcer la flexibilité des articulations.
Autre avantage et non des moindres: le tai-chi "rend ses pratiquants plus beaux et ses pratiquantes plus belles", assure en souriant Wang Zhanjun.
Un bénéfice selon lui dû à la pratique sportive mais aussi au fait de pouvoir mieux gérer sa respiration et ainsi d'augmenter la teneur du sang en oxygène.
Le tai-chi a souffert durant la Révolution culturelle (1966-1976), où les maîtres étaient persécutés car accusés de propager un art "féodal".
Une fois passée cette période d'hystérie maoïste, il a fallu ressusciter la discipline en lançant un grand recommencement des pratiques, puis reformer professeurs et pratiquants.
- Anti-Covid? -
"Dans les années 1980-1990, mon père, un maître de la discipline, s'est rendu au Japon, en Europe et notamment en France pour populariser le tai-chi", explique Wang Zhanjun.
"Le travail de la génération précédente porte aujourd'hui ses fruits, puisque beaucoup d'étrangers font désormais le chemin inverse et viennent (en Chine) pour apprendre."
Le tai-chi n'est pas une discipline uniforme. Il compte plusieurs "écoles", souvent identifiées par le nom d'un clan et dont les pratiques diffèrent.
En Occident, c'est le style "Yang", avec ses gestes circulaires et lents qui est généralement le plus populaire. Celui de l'école "Chen", que pratique Wang Zhanjun, comprend des mouvements plus vifs, davantage marqués par l'ADN combattant du tai-chi.
A cela peut s'ajouter l'utilisation d'armes: épées, bâtons ou encore poignards.
De nombreuses compétitions de tai-chi sont organisées. Mais il n'est pour l'heure, en raison peut-être de la difficulté d'unifier ses différents styles, pas reconnu comme discipline olympique.
En attendant, il pourrait se montrer utile... contre le Covid-19, assure Wang Zhanjun.
"La pratique du tai-chi permet de renforcer notre constitution physique, notre immunité et notre capacité cardio-pulmonaire", souligne-t-il.
"C'est évidemment bénéfique contre les maladies et le Covid".
Par Ludovic EHRET AFP © 2021 AFP
Si l'on veut accueillir le souffle au mieux, il faut lui offrir de l'espace.
Les poumons localisés dans la cage thoracique assurent réellement leur fonction si les parois de leur « nid » demeurent souples et mobiles. Une ouverture multidirectionnelle des côtes doit être possible, entretenue grâce à la souplesse des muscles intercostaux, des muscles du dos et des épaules, sans parler de la souplesse du diaphragme.
Une déficience des poumons modifie l'attitude corporelle : les épaules s'enroulent vers l'intérieur, la région de l'estomac se creuse, la tête penche vers l'avant, ou bien, chez les asthmatiques par exemple, l'effort continue qu'ils accomplissent pour inspirer rigidifie la cage en expansion et crée de fortes tensions dans les épaules et et la nuque.
Pour favoriser le passage de l'air, il faut en premier lieu redresser le corps, le rendre tendre, puis chercher à équilibrer les temps de l'inspir et de l'expir. Le rythme respiratoire, lent et régulier, module la circulation énergétique dans les méridiens, apaise et régule le rythme cardiaque et harmonise la circulation sanguine.
Le poumon étant considéré comme « maître des souffles », maître de la circulation de l'énergie dans tout le corps, nous pouvons comprendre combien l'acte respiratoire est capital pour la santé.
La cage thoracique peut être dure et rigide lorsque nous n'avons pas conscience des mouvements respiratoires ou lorsque les émotions y restent contenues. Une « mauvaise » attitude physique entrave également la respiration en voiture par exemple. La position des bras et un siège mal adapté favorisent la fermeture de la cage et le blocage du diaphragme.
L'importance du diaphragme
Le diaphragme, cette cloison souple qui sépare le thorax et l'abdomen, joue un rôle très important dans l'entretien des fonctions respiratoires et digestives . Une respiration correcte lui assure toute sa mobilité, il se présente en dôme à la fin de l'expir et en cuvette à la fin de l'inspir. Le mouvement de vague de chaque respiration procure un massage efficace du foie, de l'estomac et de la rate, de la base des poumons et du muscle cardiaque. Chez bon nombre d'individus, la respiration restant automatique et inconsciente, le diaphragme demeure pratiquement immobile et se rigidifie. La respiration se limitant à un va-et-vient dans la partie haute des poumons. La région de l'épigastre, du plexus solaire se tend et se durcit, et la relation naturelle entre le haut du corps et le bas n'est plus entretenue.
La pratique du Tai Chi Chuan et de la gymnastique énergétique apporte l'équilibre physique et mental, voire une ouverture vers d'autres plans de conscience.
Le chemin n'est pas ailleurs que sous nos pieds, à chaque instant de la vie quotidienne.
(Inspiré de : « Les cinq saisons de l'énergie » de Isabelle Laading)
Le article suivant est apparu dans le journal de la fédération de mouvements indépendants des pédagogies de techniques corporelles numéro 68, janvier 2020. Pages 5-8